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Carrefour, le numéro deux mondial de la distribution, pourrait être contraint de revoir sa stratégie en Indonésie, où il s'est développé avec succès depuis dix ans, après avoir été condamné pour abus de position dominante.
Jusqu'à présent, tout semblait sourire au groupe français, devenu une enseigne connue et populaire dans le quatrième pays le plus peuplé au monde. Implanté depuis 1998, il y occupe la position de leader avec 75 magasins, dont 45 hypermarchés qui ont contribué à révolutionner les habitudes des consommateurs urbains. L'Indonésie est ainsi devenue son deuxième marché en Asie, loin cependant derrière la Chine.
Mais, comme ses responsables locaux le craignaient, Carrefour a subi un sérieux revers avec sa condamnation pour violation des lois anti-monopole par la Commission de la concurrence (KPPU).
Au terme de plusieurs mois d'enquête, cette dernière a estimé que l'enseigne avait abusé de sa "position dominante" pour "faire pression sur les fournisseurs afin d'obtenir des rabais", a expliqué Dedie S. Martadisastra, le commissaire de la KPPU chargé du dossier.
Selon lui, Carrefour contrôle 58% du marché national de la distribution depuis son rachat en 2008 d'une société locale, Alfa Retailindo, qui comptait 29 magasins, pour un prix de 49 millions d'euros.
Amende et cession forcée
Le jugement de la KPPU ordonne à Carrefour de céder cette enseigne dans l'année qui vient et lui inflige une amende de 25 milliards de roupies (environ 1,8 million d'euros).
Le groupe a annoncé mercredi sa décision de faire appel. "Nous considérons que les conclusions de la Commission n'ont pas de fondements", a réagi mercredi son avocat, Me Ignatius Andy, au cours d'une conférence de presse à Jakarta.
Il a mis en doute la neutralité de l'enquête de la KPPU, qui ne prend pas en