Electre, giraudoux, acte ii, scène 8
Acte II, scène 8
Electre, de Jean GIRAUDOUX, est une tragédie en deux actes jouée pour la première fois en 1937. GIRAUDOUX est d'abord un diplomate spécialisé dans les relations franco-allemandes. Il commence par écrire des romans mais sa vocation fut le théâtre grâce à la rencontre de Louis JOUVET. Il insère subtilement, dans ses œuvres, les préoccupations d'une époque tourmentée et ses opinions notamment sur la guerre, qui l'as beaucoup marquée. Electre est une réécriture du mythe des Atrides centré sur le personnage éponyme : Electre. Même si GIRAUDOUX utilise les codes du théâtre classique et respecte dans son ensemble le mythe il y ajoute des modifications comme les Euménides ou la suppression des Dieux Grecs et de la fatalité. Malgré ces modifications le tragique reste présent.
Nous analyserons comment, au travers de l'acte II scène 8 en commençant par étudier la tension qui règne dans ce passage, puis nous verrons deux points de vues antithétiques et enfin nous aborderons la manière dont GIRAUDOUX laisse présager la Seconde Guerre Mondiale.
Au travers de cet extrait le lecteur peut sentir la tension qui anime ce passage malgré l'absence de la représentation théâtrale.
En premier lieu, le contexte impose cette tension. Argos est en passe d'être envahie par les Corinthiens et la révolution gronde chez le peuple qui refuse l'autorité d'une femme, la reine Clytemnestre, en temps de guerre. Egisthe souhaite épouser Clytemnestre pour mettre fin à la situation de crise en se faisant roi. Mais Electre est complètement envahie par son désir de justice et se révèle incapable d'écouter un autre point de vue.
Enfin, les réactions d'Egisthe au discours d'Electre, où il enchaîne des répliques courtes donnant ainsi au dialogue un rythme très rapide qui renforce encore la sensation d'urgence. Il essaye aussi, de part ses paroles, à raisonner Electre en vain : « Cela va coûter des milliers d'yeux glacés, de prunelles éteintes. » ligne