Elements paradoxe du comédien
Rédigé en 1773 mais publié pour la première fois en 1830.
Dialogue entre deux comédiens qui illustre paradoxe soulevé par Diderot : pour bien jouer le comédien ne doit ressentir les émotions * Texte peut être relié à évolution du jeu à l’époque moderne (début du jeu « naturel » avec Molière en opposition au jeu tragique etc.) * Texte peut être relié à un questionnement sur le rôle de l’émotion au théâtre et la part allouée au jeu du comédien/metteur en scène dans la force d’une pièce de théâtre.
1. Le comédien qui joue d’âme * Jeu fondé sur la sensibilité (l.5) * Danger : (l.12) : ne peut jouer deux fois de la même façon => risque de l’inégalité du jeu si l’on suit les préceptes de Stanislavski (auteur XIXe siècle, dans La Formation de l’acteur, la Construction du personnage, reconnaît importance de inconscient et subconscient dans le travail du comédien. L’acteur n’imite pas le réel mais le vit. Veut « jouer vrai ». idée reprise plus tard par Lee Strasberg dans les années 1950 pour créer l’Actor’s Studio) * Acteur est sorte de cobaye sur scène à qui on fait ressentir telle ou telle émotion. Est un médium habité momentanément par un psg perçu comme vrai. * Comédien puise dans sa propre richesse (l.36), est capable de jouer toutes les émotions (monstre ?) * Mais tout jouer est impossible => comédien choisi en fonction de sa correspondance avec le psg. Comédien n’incarne pas un psg mais il l’éprouve (thèse d’Oliver Py) * Danger de jouer d’âme : être ridicule + se jouer soi-même sur scène = rompre l’illusion du théâtre.
2. Le comédien de « réflexion » * Aucune sensibilité + imitateur (14) + copiste => observateur de l’autre, vampire qui se nourrit des autres * Peut quasiment tout jouer de façon égale * Ne peut que s’améliorer car se nourrit des autres * Il bâtit ses psg (28) * Danger : confusion entre soi et le jeu. Quand cesse-t-il d’être