Eloge du tabac
Introduction : Jean-Baptiste Poquelin dit Molière est un dramaturge auteur de comédie du XVIIe s. Il crée en 1665 Dom Juan, une pièce qui relate la vie d’un personnage infidèle séducteur et libertin nommé Dom Juan. Un jeune noble accompagné de son fidèle valet Sganarelle. L’extrait étudié est la première scène de la pièce où Sganarelle fait un éloge du tabac.
Problématique : En quoi cette scène d'exposition est-elle surprenante ?
Plan : Nous verrons dans un premier temps que l’éloge du tabac est doublement paradoxal puis nous verrons que Sganarelle montre lui-même que cet éloge n’est pas à prendre au sérieux.
I - Un éloge du tabac doublement paradoxal.
La pièce semble se débuter in mediares : le rideau s’ouvre sur une action déjà débutée.
- paradoxe de valoriser un plaisir trivial et de discourir longuement sur un sujet sans rapport avec la situation.
- paradoxe de voir un valet se lancer dans un éloge à l'argumentation apparemment rigoureuse.
A / La forme de l'argumentation est maitrisée.
- thèse réfutée : « quoi qu'en dise aristote » avec un argument d'autorité.
- thèse proposée : il n'est rien d'égal au tabac.
- conclusion en maxime : « et qui vit sans tabac, n'est pas digne de vivre », soutenue par le rythme binaire de l'alexandrin blanc.
- conclusion soutenue par des arguments : « non seulement », « mais encore »... et par des exemples, d'autant plus persuasif qu'ils sont énoncés à la deuxième personne du pluriel, interrogeant tous les destinataires dans une question rhétorique : « ne voyez-vous pas bien? »
- Le propos s’adresse à tous et il a une valeur de vérité générale " il n'est rien " " on " " tous ceux "
B/ Mais il y a un décalage burlesque entre cette forme savante et le sujet trivial.
- emploi d'un vocabulaire moral pour parler d'un plaisir prohibé par les dévots " honnête gens, " digne " " vertu " " honneur "
- parodie de la formule aristotélicienne de la catharsis