Embrassons-nous Follville
Sa rencontre avec les Ballets Russes, dirigés par Sergey Diaghilev, démarre son expression théâtrale. Il exprime alors le désir de créer des ballets, ce qui donnera « Parade » (1917), sur une musique d'Eric Satie et des décors de Pablo Picasso, et « Le boeuf sur le toit » (1920), composé par Darius Milhaud. Il se sert de son expérience en tant que conducteur d'ambulance en Belgique lors de la guerre pour écrire « Thomas l'imposteur » (1923), devient ami de Roland Garros à qui il dédiera des poèmes liés à l'aviation. Dans le même temps, il fréquente le milieu de l'art moderne, les Picasso, Modigliani, Max Jacob ou Apollinaire.
Il adapte également des pièces classiques avec une approche moderne, comme « Antigone » (1922) ou « Roméo et Juliette » (1924). On peut alors le considérer comme un vrai homme de la Renaissance, au milieu de ses tableaux, tapisseries, pièces, poèmes et autres écrits. Il fait la rencontre de Raymond Radiguet, qui à seize ans est un prodige, un esthète de la clarté et de la simplicité dans la poésie et l'écriture. La mort de Radiguet, à 21 ans en 1923 est un drame, l'amenant à consommer de l'opium pour se consoler de la disparition de son ami. Il écrira peu après « Orphée » (1926), pièce qui marque le retour de la tragédie dans l'art scénique contemporain. En 1929, il écrit « Les enfants terribles » en trois semaines. Il en adaptera le scénario en 1950 pour le film de Jean-Pierre Melville dont il sera également le narrateur.
Avec l'aide du Vicomte de Noailles, il monte son premier film, un muet qui s'intitulera « Le sang d'un poète » (1930). La poésie est pour lui la forme la plus aboutie d'expression, et ce film explore la