«JEROME KERVIEL : victime d' un système ou coupable des dérives des métiers de la finance ?»

Le scandale qui fait polémique …

Après huit années passées au sein de la Société Générale, Jérôme Kerviel, jeune trader de trente-trois ans, se fait licencier début 2008 suite à une fraude financière ayant fait perdre à la banque près de cinq milliards d' euros.
Aujourd'hui médiatisée, cette affaire est au cœur des débats, à à peine un mois de l' ouverture de son procès qui se déroulera 8 juin prochain.
Accusé par son employeur d' être le seul responsable dans cette affaire, Jérôme Kerviel se défend en disant que la Société Générale masquait ses pertes par les subprimes en faisant sortir l' affaire et qu'elle fermait les yeux sur ses démarches financières. Suite à cela, il publie un livre : L' engrenage, Mémoires d' un trader dans lequel il fournit des éléments sur l' affaire et sur l' intérieur des salles de marché. Il accuse également le système et fait part de ses ressorts psychologiques.
En esquissant un mea-culpa, Kerviel espère obtenir le soutien des spécialistes des marchés financiers en étalant sa défense au public avant le procès.

Comment en est-il arrivé là?

Lors de la révélation de la fraude, Jérôme Kerviel apparaît comme le plus grand fraudeur financier de l' histoire et fera même un séjour de trente-huit jours en prison. A première vue, cet homme ne présente rien d' anormal, alors, comment a-t-il pu faire perdre cette somme d' argent faramineuse? L' irrationalité et la virtualisation auraient-elles pris le dessus sur les comportements des traders?
Certains le qualifient de «fou», d' autres de «drogué» ou encore de «toxique lié à son métier». Kerviel ne réfute pas ces appellations, au contraire : il passe cent pour cent de son temps à son travail et s' y rend même parfois la nuit pour suivre l' évolution des marchés. Lui-même s' exprime et affirme que l' exercice de son métier le plonge dans un «monde irréel» et un «truc complètement