En quelle sens la représentation de mon identité n'est-elle pas une évidence ?
« Connais toi toi-même », dit la pythie de Delphes à Socrate. Pour Socrate, la connaissance de soi apporte le bonheur à l’Homme alors qu’il est malheureux, non seulement lorsqu’il s’ignore mais lorsqu’il se fourvoie sur sa propre identité. Descartes le justifiera en expliquant que l’Homme qui se connaît devient son propre médecin, il sait ce qui est bon pour sa santé et son moral et ce qui lui est nuisible. Les philosophes et la philosophie encouragent la connaissance de soi : bien négligeant serait le philosophe qui prétendrait tout savoir de l’Homme sans avoir jamais cherché à comprendre les mouvements de sa propre pensée. Le courant romantique du XIX°, la popularité des journaux intimes et des récits autobiographiques, l’émergence de la psychiatrie (, le recours aux thèmes astraux, les tests des magazines « êtes vous plutôt timide ou extravertie ? », « êtes vous romantique ? », etc), de plus en plus on cherche à s’expliquer à soi-même, pour soi-même et pour les autres, à se comprendre, se représenter, s’expliquer, se justifier, et cela par tous les moyens. La connaissance de soi, la recherche de qui nous sommes, la représentation, donc, de notre propre identité semble donc importante, mais pas simple pour autant. Gassendi nous dit que « le nœud de la difficulté n’est pas de savoir si l’on existe mais ce que l’on est », il nous faudra éprouver cette difficulté.
Par l’évidence, l’esprit choisi une vérité indubitable, pour Descartes, c’est une idée claire et précise qui ne se laisse pas confondre, qui ne prête pas à confusion ou à l’amalgame, c’est une intuition qu’il définira ainsi : « par intuition, j’entends non la confiance que donnent les sens ou le jugement trompeur d’une imagination mauvaise. Mais le concept que forme l’intelligence pure et attentive, sans nul doute possible, concept qui naît de la seule lumière de la raison ». Husserl parlera ainsi de la connaissance :