En quoi le recueil leçons est-il, comme le poète le décrit lui-même, un « livre de deuil » ?

1702 mots 7 pages
Le recueil Leçons succède à un premier essai poétique de Philippe Jaccottet de décrire la mort de son beau-père Louis Haesler. Peu satisfait par sa précédente tentative, L’ignorant, le poète compose une nouvelle œuvre, qu’il désigne lui-même comme un « livre de deuil », entre 1966 et 1967. Le recueil, qui regroupe 23 poèmes, s’organise autour de la figure du disparu : il apparaît bien que la mort et la façon dont elle est ressentie par le poète sont au cœur des poèmes ; mais comment l’œuvre se fait-elle « livre de deuil » sur le plan formel ?
En quoi exprime-t-elle sur le plan thématique, poétique, ou par son organisation, ce qui est au cœur du projet du poète : dire la mort, mais aussi rendre hommage au défunt, et enfin rendre compte du parcours personnel et poétique que la rencontre avec la mort a déclenché ? L’expression de « chant de deuil » qu’emploie l’auteur permet d’envisager cette œuvre comme une unité organique, et de mettre en lumière le « projet d’auteur » qui a pu présider à sa composition.
I. Un chant funèbre Le recueil Leçons est entièrement consacré à la figure du disparu, mais s’ouvre également à une réflexion plus générale sur la mort : le poète élargit les poèmes à une poésie de la mort qui rend compte d’une expérience d’ordre existentiel.
1. Un hommage au mort Les poèmes sont tous articulés autour de la figure de celui qui est identifié par le poète, dans d’autres œuvres, comme Louis Haesler : du second poème, où le poète décrit sa progressive déchéance physique, jusqu’à ceux de la fin, c’est le parcours d’une agonie personnelle qui est exposé. C’est ainsi une évolution chronologique qui structure le cœur du recueil, de l’approche première de la douleur à celle de la mort : « Misère / comme une montagne sur nous écroulée » (p. 23)
(1)
, puis au décès proprement dit : « Plus aucun souffle » (p. 26), en passant par la veillée funèbre (« cette chambre où nous nous serrons »,
p. 25), et au deuil du poète. La cohérence

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