Le Formulaire de Barthélemy Aneau (1540)1
1- Premièrement soit ordonné par-dessus tout un principal, homme de bonnes mœurs, ayant un sens commun et jugement sans suivre ses privées affections; lui soit aussi de bonnes lettres pour savoir discerner la qualité de ses régents et le devoir qu'ils font vers leurs disciples, lequel aussi, étant docte, sera plus révéré, craint et aimé, tant de ses régents que des écoliers que s'il est inférieur à eux ès choses susdites. 2- Item qu'il ait autorité, laquelle en partie lui peut être donnée par Messieurs les collateurs dudit collège qui sont messeigneurs les consuls de la ville; en partie la peut avoir de lui, en composant sur état et maintien selon la dignité à lui donné, car la dignité, ajoutée autorité, y accorde avec gravité, laquelle sans autorité est ridicule voire haineuse. 3- Ledit principal, quant au fait de l'institution littéraire de la jeunesse à lui commise, ait quatre bons régents tant en mœurs qu'en doctrine, desquels le premier et le second soient gens éloquents et savants ès deux langues grecque et latine, en dialectique, ès mathématiques et autres arts requis [dans l']interprétation des auteurs, et hommes de bonne tradition et bons jugements. 4- Le tiers soit savant et propre en langue latine, bon grammairien, pour fonder les enfants, à celle fin que les premiers fondements soient imbus de sincère et propre doctrine, tellement que les enfants, montant de classe en autre tous les ans au jour de la Saint-Remy selon la coutume parisienne, avec l'avis du principal jugeant du profit des avancements d'iceux par compositions et interrogatoires, soient bien préparés par leurs premiers fondateurs à monter aux édificateurs. 5- Le quatrième régent, que l'on dit ici bachelier, soit non ignorant, mais surtout bien accentuant et prononçant bien distinctement et articulément, pour la bonne lecture, accent et prononciation, accoutumer dès le premier commencement qui tient à jamais la langue formable des enfants; pour