Aptitudes sociales et connaissance des singularités

La journée de cours arrivant à son terme, faire le lien avec ma pratique professionnelle n’est pas chose facile.
Comment ne pas tomber dans un discours périlleux et jugeant tout en restant objective et constructive? C’est en gardant cette question à l’esprit que je vais tenter de partager mon approche sur le sujet qui nous intéresse.

Mais tout d’abord, les faits. Je travaille actuellement à l’Unité de formation de Genève. L’Unité accueille des adolescents rencontrant des difficultés scolaires plus ou moins importantes (dyslexie, dysphasie, etc.). Mon rôle de formatrice est de les soutenir et de les accompagner dans la construction de leur projet professionnel. Un projet qui n’est pas toujours aisé à mettre en place car peu d’entre eux ont une idée précise du métier qu’ils désirent faire à cet âge, non sans oublier les contraintes qui sont liées aux difficultés rencontrées. Mais ils sont jeunes, sortent tout juste de l’école obligatoire, n’ont pas un bagage social emprunt d’expériences destructrices et sont motivés à construire leur avenir professionnel.

Mon engagement au sein de l’Unité fut pour moi une décision importante. Ma fonction de formatrice me tient à cœur et j’éprouve une réelle satisfaction chaque jour dans mon travail.
Néanmoins, cela n’a pas toujours été le cas. Mon dernier emploi m’en a souvent donné la preuve. La population accueillie n’était pas la même, souvent chargée d’une histoire tortueuse et nous ne parlions alors pas d’insertion, mais de réinsertion. La problématique était d’un tout autre niveau et les responsabilités étaient peu claires. « Face aux clients, il devient de plus en plus complexe d’accomplir ce qui est initialement attendu de vous. Ceci notamment en raison du phénomène de la patate chaude ». LA patate chaude…
Nous avons bien souvent eu l’impression d’en hériter… Je me suis fréquemment sentie en porte à faux, entre le désir d’accompagner au mieux les personnes