Epistémologie et sciencesde gestion
1 - L’épistémologie
Au sens philosophique (« étroit »), l’épistémologie est l’étude critique des sciences, destinée à déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée.
Au sens large incluant le précédent, il s’agit de la théorie de la connaissance et de sa validité, Jean Piaget la définissant alors comme « l’étude de la constitution des connaissances valables ». Définition qui, selon Jean-Louis Le Moigne, permet de poser les trois grandes questions : - Qu’est-ce que la connaissance ?
- Comment est-elle constituée ou engendrée ?
- Comment apprécier sa valeur ou sa validité ?
L'analyse épistémologique peut ainsi porter sur plusieurs aspects : ce qu’est une connaissance, les fondements et les modes de production de cette connaissance, sa validation, ainsi que sur l’organisation et l’évolution des connaissances dans le cadre d’une science.
À cela peut aussi s'ajouter une approche normative de l'analyse qui, au-delà de l’aspect descriptif, définit ou tente de définir ce qui constitue une « bonne » connaissance.
On distingue aussi une épistémologie générale, qui soutient de façon implicite un certain principe d'unité de la science, des épistémologies particulières reposant sur l'idée d'une pluralité des différentes sciences (épistémologie de la physique, de la biologie, de la linguistique, ... des sciences de gestion).
2 - L’épistémologie des sciences de gestion
2.1 - Utilité de l’épistémologie des sciences de gestion :
La question que l’on peut être tentés de se poser d’emblée est : à quoi peut bien servir un retour critique de la connaissance sur elle-même, son objet, ses conditions de formation et de légitimité, détournant ainsi les chercheurs de leurs travaux suscités par les nombreux défis auxquels les organisations ont à faire face ?
Pourtant, l’élaboration d’une épistémologie de la gestion correspond à une nécessité au regard des objectifs, des thèmes majeurs et des enjeux