Escla
Défini comme un « outil animé » par Aristote (Éthique à Nicomaque, VI, chap. VIII-XIII), l’esclave se distingue du serf, du captif ou du forçat (conditions voisines dans l'exploitation) et de la bête de somme, par un statut juridique propre, déterminé par les règles (coutumes, lois, ...) en vigueur dans le pays et l’époque considérés. Ces règles fixent notamment les conditions par lesquelles on devient esclave ou on cesse de l'être, quelles limitations s'imposent au maître, quelles marge de liberté et protection légale l'esclave conserve, quelle humanité (quelle âme, sur le plan religieux) on lui reconnait, etc. L'affranchissement d'un esclave (par son maître ou par l'autorité du prince) fait de lui un affranchi, qui a un statut proche de celui de l'individu ordinaire.
Les traites négrières transatlantiques et orientales sont les plus emblématiques des pratiques esclavagistes, de par leur durée (plusieurs siècles), leur ampleur (plusieurs dizaines de millions d'esclaves), et leur impact historique (notamment aux États-Unis et sur l'Afrique).
Ponctuellement condamné depuis l'antiquité (moralement et parfois juridiquement), et plus récemment interdit par les droits de l'homme, l'esclavage a mis longtemps avant d'être aboli. L'esclavage est aujourd'hui officiellement banni (via par exemple le Pacte international relatif aux droits civils et politiques). Néanmoins, outre le fait qu'il ne suffit pas d'interdire une pratique pour la voir totalement disparaitre, il peut encore exister localement des tolérances des pouvoirs