Esclavage
DANS SIX PAYS DE L’UNION EUROPEENNE »
SYNTHESE
Georgina VAZ CABRAL
Juriste
Comité Contre l’Esclavage Moderne
Cette recherche (en cours) est conduite par le Comité Contre l’Esclavage Moderne
(CCEM) dans le cadre de l’Initiative DAPHNE de la Commission européenne et du projet
« l’Europe unie contre l’esclavage ». Pilotée par le CCEM, elle est réalisée en collaboration avec l’Institut des Hautes Etudes de la Sécurité Intérieure et le Centre pour l’Egalité des
Chances et de Lutte Contre le Racisme. Elle sera publiée le premier trimestre 2001. L’objectif de cette étude est d’analyser les législations et les pratiques de ces six pays (Autriche,
Belgique, Espagne, Grande-Bretagne, France et Italie) en matière de lutte contre l’esclavage moderne et le trafic d’êtres humains et de protection et réhabilitation des victimes.
Comment les victimes d’esclavage se retrouvent hors de tout cadre et protection juridique ?
Quelles sont les définitions juridiques existantes et les réponses des Etats face à ce phénomène ? Quelle est l’implication de la criminalité organisée en la matière ? sont parmi les questions abordées dans cette étude.
Au cours de cette recherche, nous avons rencontré des experts (justice, police, ONG) des pays concernés. Le Colloque du 17 novembre 2000 « Esclavage moderne et trafic d’êtres humains, quelles approches européennes ? » offre l’opportunité de rassembler certains d’entre eux et de confronter les différentes politiques nationales de lutte contre les formes contemporaines d’esclavage. Pourquoi parle-t-on encore d’esclavage ?
Cette question ne devrait plus se poser. Les abolitions successives de l’esclavage en Europe auraient dû mettre un terme à cette pratique « contre nature » 1. Si ce statut juridique réduisant l’homme à un simple bien a été condamné pour la première fois en Europe en 18152, ce n’est qu’en 1926 que la Société Des Nations donne pour la première fois une définition