Esoterisme
Préambule
Selon que l'on se place dans une perspective de transmission ou d'emprunt entre la maçonnerie opérative et la maçonnerie spéculative, le rapport aux symboles peut différer. Dans le premier cas l'interprétation symbolique reste proche des caractéristiques opératives de l'outil symbolisé. Dans le second (l'emprunt), la transposition symbolique s'appuie beaucoup plus sur le principe du "phénomène" transposé. A l'origine (grecque) le "sumbolon" qui a pour sens : joindre, mettre ensemble, était constitué des deux morceaux d'un objet brisé, de sorte que leur réunion, par un assemblage parfait, constituait une preuve de leur origine commune et donc un signe de reconnaissance très sûr. Le symbole est aussi un mot de passe. Dans le domaine spirituel, le symbole garde ce sens de joindre, mais il joint un "signifiant" et un "signifié" qui ne peuvent se réunir parfaitement que si l'on partage la même connaissance initiatique. Usuellement le "signifiant" est "l'image", le support de représentation et le "signifié" est le "phénomène" qu'il est possible de représenter dans différents sens. Comme pour les mots du langage, il y a donc une "polysémie" symbolique et pour bien se comprendre (se joindre), il convient de bien s'entendre sur le sens donné aux symboles. La sémiotique est l'étude des signes et de leur signification. Dans l'expression maçonnique : "Passer de la perpendiculaire au niveau", utilisée dans le mémento du Compagnon, on observera qu'il s'agit d'une action : le passage, entre deux symboles représentant des phénomènes différents. On peut d'emblée considérer que toutes les caractéristiques de ces phénomènes ne seront pas nécessairement concernées par cette action de passage, qui elle-même a sa propre finalité. La linguistique nous apprend que si les mots peuvent avoir plusieurs sens en eux-mêmes, ils acquièrent un sens particulier dans le cadre d'une phrase, qui pour être bien construite, doit au moins posséder un verbe