Espéces d éspeces
> Comprendre les principes et les modalités de la classification phylogénétique.
• Sur les 5 à 100 millions d’espèces vivantes aujourd’hui, environ 1,75 million ont été décrites à ce jour. À raison de 10000 espèces répertoriées chaque année, on estime que le nombre de celles que l’on pourra décrire dans le futur sera inférieur au nombre d’espèces qui disparaîtront. Ces valeurs vertigineuses mettent en évidence l’importance de la biodiversité que l’Homme, pour mieux l’appréhender, a cherché à ordonner.
La création et l’enrichissement d’un répertoire des espèces est la première étape de cette activité d’ordonnancement. Elle met en œuvre une opération de tri qui revient à discriminer des espèces selon un critère binaire (qui a tel caractère / qui n’a pas tel caractère) en employant une clé de détermination qui permet de reconnaître une espèce : si on ne retrouve pas son nom, c’est qu’elle n’a jamais été répertoriée et décrite.
Après avoir (re)défini la notion d’espèce, on rapportera (à l’aide des valeurs fournies dans le documentaire) le nombre d’espèces répertoriées au nombre estimé d’espèces vivantes actuellement, afin de mesurer l’immensité de la tâche que les systématiciens ont à accomplir.
• Lorsque l’on découvre une espèce non répertoriée, on lui donne un nom en latin, selon une modalité depuis longtemps établie (Carl von
Linné, Systema Naturae, 1735), qui est la nomenclature binominale. Cette espèce est ensuite classée, c’est-à-dire placée dans des groupes emboîtés dont l’emboîtement – et c’est l’argument fondamental de la classification phylogénétique – reflète le déroulement de l’évolution biologique. Le seul critère de classement en jeu est ainsi le partage, pour chaque niveau de regroupement, d’une ou plusieurs innovations évolutives (ou
«caractères dérivés partagés»): qui est le plus proche de qui? Les groupes ainsi constitués ont alors, quelle que soit leur taille, une valeur