"Essais sur la peinture", diderot
II - Conception antique du beau
III - Hypotypose : le beau se fonde sur l'imagination
Avec les "Essais sur la peinture", qui ont été écrits à la suite des Salons, Diderot donne un petit traité de peinture, dans lequel il énonce les principes qui sont à la base de ses jugements pratiques. C’est un ouvrage esthétique à part entière, à la fois philosophique quand il définit les principes du Beau, et didactique quand il donne des conseils concrets aux peintres pour réussir leurs tableaux.
Le passage qui nous intéresse appartient au dernier « chapitre » des Essais. Après avoir donné son point de vue sur les différentes parties qui composent l’art de la peinture (dessin, couleur, clair-obscur, expression et composition), qui sont plutôt des indications techniques, il rédige un « petit corollaire » à tout cela.
Nous verrons comment, dans ce passage Diderot traite non plus de la technique, mais des principes du Beau.
[...] La dernière phrase de ce paragraphe, adresse directe au sophiste avec la 2e pers. du sing., confirme la part importante que joue le corps dans l’appréciation de la beauté (indications anatomiques cœur entrailles associées à des verbes de mouvement frémir et s’émouvoir qui vient du latin movere = mettre en mouvement). On remarque l’antithèse entre le verbe avoir tort qui suppose un raisonnement, et les verbes de mouvement involontaire, qui indique bien l’impossibilité pour le corps de tricher face à la beauté. [...]
[...] En fait on peut voir 3 dimensions dans cette description : - l’épanouissement de l’imagination - une tonalité poétique (appel aux sens, mystère évocation de la forêt = lieu intrigant rappelant de nombreuses légendes, d’autant plus qu’elle est obscure, antique et pronfonde métaphore «gouttes d’eau = diamants - et surtout : l’expression du bon sujet développé par Diderot dans l’extrait du Salon de 67 que l’on a évoqué. Il parlait de l’homme de Nature opposé à l’homme civilisé or