*« ÊTRE NÉ* » Naître est la première décision que l’on prend à notre place ; impossible de repousser sa propre venue au monde, l’être humain est impuissant quant à la décision de son existence. On ne choisit pas où l’on naît, avec qui ni quel jour. On ne peut même pas dire si l’on préfère être blond, noir, grand, un garçon ou une fille. Peut-on alors vivre et décider par soi-même alors que nous naissons à « notre insu » ? A première vue, l’un n’empêche pas l’autre : nous ne décidons pas de notre vie, certes – nous sommes tous nés car nos parents l’ont voulu – mais une fois au monde, nous recevons la vie comme nous le souhaitons : comme un fardeau ou comme un cadeau. Nous avons la liberté de contrôler notre vie, bien que nous n’ayons pas demandé d’être né. Une fois né, l’Homme se retrouve livré à lui-même et il est en droit de conserver ou au contraire de détruire cette existence qu’il n’avait pas réclamée. Néanmoins, cette liberté me semble limitée ; en effet, nous vivons toujours, malgré nous, selon des facteurs déterminants qu’encore une fois nous n’avons pas choisis. L’éducation donnée par nos parents, notre culture, nos fréquentations… sont autant de critères qui définissent inconsciemment notre manière de penser, de vivre et d’agir en société. En apparence nous semblons libre de décider de notre vie, mais inconsciemment certains facteurs nous poussent à adopter telle ou telle attitude. Pour illustrer cette idée par un exemple de Sigmund FREUD, c’était le cas de cette jeune femme kleptomane qui volait des objets sans raison et dont l’action s’expliquait par un manque d’amour maternel enfoui dans son inconscient qui cherchait à compenser cette souffrance grâce à des vols. Elle agissait donc en pensant être libre alors qu’en réalité ses actes étaient totalement déterminés par une souffrance antérieure qui l’empêchait de se comporter comme elle l’aurait souhaité. Ainsi, la liberté de l’Homme n’est jamais réellement acquise. On pense à tort qu’une fois