Etude de cas : La mer d'aral sinistrée
La baisse catastrophique du niveau de la mer d’Aral se poursuit. Suite à des ponctions d’eau, du fait d’une irrigation intensive en amont des fleuves qui l’alimentent, ce lac d’eau très peu salée a perdu une grande partie de son volume et de sa superficie depuis 1960 (environ 70 000 km2 dans les années 1960 et 20 000 km2 au début des années 2000).
En 1989, on a assisté à la division en deux bassins, la Grande et la Petite Aral. La Grande Aral devrait elle-même se diviser. Déjà très salé, (80g/l, soit presque la salinité de la mer Morte), ce bassin voit son écosystème s’appauvrir pour quasiment disparaître, hormis les rares espèces capables de survivre dans un milieu aussi salin. Si les choses semblent désespérées pour la Grande Aral (du moins tant que dure l’irrigation), la Petite Aral, elle, a des chances d’être stabilisée, grâce au projet de rebâtir la digue qui avait cédé en 1999.
Cet assèchement de la mer d’Aral n’est cependant pas une première. Déjà, au début de notre ère, et surtout au Moyen Âge (dans ce dernier cas probablement aussi à cause de l’irrigation), la mer d’Aral a été asséchée. La situation écologique et surtout sanitaire n’en reste pas moins préoccupante dans la région, avec des affections respiratoires dues au sable, aux dépôts de sels et aux pesticides laissés par la mer en s’asséchant, et que les vents emportent très loin.
Depuis 1992, les observations de Topex/Poséidon puis d’autres satellites altimétriques, permettent la mesure précise du taux de baisse du niveau de mer d’Aral. Pour la Grande Aral, ce taux moyen est de 50 cm par