Etude sur le dormeur du val, rimbaud, 1870
1. La composition de la toile
Dès les premières lignes, le cadre général nous suggère la description d’un paysage, que l’on arrive si bien à imaginer qu’il nous parait comme un tableau. À l’arrière plan, la «montagne fière» (vers 3 : personnification grâce à un adjectif destiné à un homme, ici qualifie de la roche) nous évoque une connotation imposante. L’environnement autour du premier plan est un creux («trou» vers 1) avec une nature dominante : «rivière (…) herbe (...) cresson (…) glaïeuls». La redondance du «petit val» (vers 4 : un val est petit par définition) renforce l’impression de cocon. Cette nature occupe tout le premier quatrain et s’étend jusque dans le dernier tercet ; elle parait très vivante («verdure (...) mousse (...) vert») et lumineuse («lumière pleut (...) soleil (...) d’argent (...) rayons»).
2. Un «soldat jeune»
Une fois que le cadre est implanté, Rimbaud nous présente un «soldat jeune» (vers 5). Le fait qu’il décide de placer le qualificatif «jeune» après le nom mais juste avant la virgule permet au lecteur de s’attarder sur ce qualifiant. Cette jeunesse s’accentue encore plus avec le lexique «berce» (vers 11) et l’auteur va même jusqu’à faire une comparaison à un enfant : « Souriant comme sourirait un enfant malade» (vers 8).
II. Une mise en scène dramatique
1. La chute du sonnet
Le «trou de verdure» suggère un cocon calme, le choix du verbe dans «chante une rivière» (personnification car le chant est destiné à un homme et non à la nature) nous invite à utiliser aussi bien notre ouïe que notre vue, l’oxymore «haillons d’argent» rehausse l’esthétisme, et le cadre est humanisé de manière très confortable grâce au «lit vert».
Le jeune homme semble faire sa sieste dans ce cadre agréable : répétition 3 fois du verbe «dort»,et il a également la «bouche ouvert» qui exprime sa béatitude du somme tranquille. Il se laisser «berce[r]» par le nature, il est «étendu (...) son lit» et nous avons la