Evidence
Le terme d’évidence, comme celui d’intuition qui lui correspond, concerne primitivement le sens de la vue: on dit qu’un objet est en évidence ou évident quant il est visible au premier coup d’œil. Le terme est étendu normalement à tous les sens, et même à l’intelligence en raison de l’analogie qui existe entre les différentes fonctions de la connaissance, car l’intelligence aussi voit certaines choses. Contrairement à la position des idéalistes qui identifient l’évidence l’intuition intellectuelle des vérités abstraites, reconnaissons en fait qu’elle est une propriété de l’objet. En effet la vérité est une propriété du jugement relativement à l’être et l’évidence une propriété de l’objet relativement à l’objet relativement à une fonction de la connaissance quelconque. Si l’on parle de vérités ou de jugements évidents, c’est qu’on considère leur matière ou leur contenu c'est-à-dire l’objet connu. Mais signalons qu’il y a des degrés de clarté inférieurs à l’évidence, et diverses formes d’évidence. Dans notre travail nous les passerons en revue puis nous tenterons d’examiner de plus près si l’évidence justifie la certitude.
I. DEGRE DE CLARTE A L’EVIDENCE :
Considérons un jugement: Dieu existe par exemple. Si l’on apercevoir seulement la possibilité que ce jugement soit vrai, l’esprit est dans le doute. Si l’on aperçoit une probabilité qu’il soit vrai, on a une opinion. Si l’on parvient à avoir quelque évidence de sa vérité, on est dans la certitude.
1- La possibilité :
Pour qu’un jugement soit possible, la première condition est qu’il ne soit pas intrinsèquement contradictoire. C’est ce que Leibniz appelait possibilité logique, et elle nous suffit ici, car nous ne cherchons pas à faire l’analyse métaphysique de la possibilité, mais à déterminer son rôle critique, or là-dessus, il faut remarquer qu’il n’y a pas de parallélisme entre l’impossibilité et la possibilité. L’impossibilité fonde une certitude négative: se n’est pas vrai puisque ce n’est