Tristes Tropiques Claude-Lévi Strauss
A propos de l’auteur : né en 1908, mort en 2009, il est considéré comme le plus grand anthropologue de son temps et l’un des fondateurs du structuralisme français. Philosophe de formation, il est devenu ethnologue au Brésil, not. dans le Mato Grosso et en Amazonie où il étudia les Indiens Caduveo, Bororo, Nambikwara et Tupi-Kawahib. Plus tard, sa thèse vit le jour à New York, où il fut obligé de s’exiler sous la menace Nazie. Elle fut soutenue à Paris en 1949.
La pensée de CLS se révèle dans Les structures élémentaires de la parenté : les structures inconscientes régissent jusqu’au moindre détail le fonctionnement des sociétés. Il se veut analyste des sociétés, de celles qui n’ont connu ni écriture ni archives.
C’est en 1954 que Jean Malaurie lui passe commande pour sa collection Terre Humaine. TT verra le jour en 4 mois de « marche forcée ». Cet ouvrage contient en germe presque la totalité de l’œuvre de CLS.
Les bases du structuralisme anthropologique apparaissent déjà dans Tristes tropiques, notamment lorsque l'auteur établit un lien entre organisation d'une société et disposition spatiale du village d'une part (Bororos) ou géométrie de ses dessins d'autre part (Caduveo)[1]
1. Analysant les indiens Caduveo, il y découvre toujours une structure cachée derrière une structure manifeste, cette dernière destinée à couvrir la première. Les Caduveo sont organisés en castes : au sommet, deux catégories de nobles, par hérédité ou par anoblissement, ensuite les guerriers, puis les cerfs et les esclaves. Ils pratiquent à vaste échelle l’infanticide et l’avortement plutôt que de subir des mésalliances : le groupe ne se reproduit pas naturellement, mais par adoption d’enfants, dérobés au cours d’expéditions guerrières qui n’ont pas d’autre but.
Autre trait extravagant : les peintures faciales faites par les femmes, les hommes sont plutôt sculpteurs. Les motifs, indifférents à l’ossature du visage (puisque les décoratrices peuvent