Transgressions sexuelles dans la poésie d'anne hébert

3215 mots 13 pages
Plus on lit l’ensemble de l’oeuvre d’Anne Hébert, plus elle déroute et fascine par un double mouvement contradic­toire: dévoiler et se cacher; ainsi, dans ses grandes lignes, le roman hébertien se construit sur le schème suivant: la remontée d’un passé tragique que l’on cherche vainement à refouler.[1] En effet le personnage hébertien utilise une série de “mécanisme(s) de défense pour gommer de son esprit ce à quoi il ou elle ne veut pas faire face” (Mitchell et Côte 457). Cette citation se référant à l’actrice Flora Fontanges dans Le Premier Jardin s’applique à la plupart des person­nages de la fiction hébertienne et, selon moi, au “je” féminin de la poésie d’Anne Hébert, poésie d’une femme décrite comme “secrète et réservée” (Bouchard, “Mystère de la Parole” 68).

Avec la réédition des poèmes d’Anne Hébert chez Boréal en 1992 sous le titre Oeuvre poétique 1950–1990, une relecture s’impose aujourd’hui modifiée et éclairée par la parution des grands romans d’Anne Hébert qui baignent tous dans une atmosphère de violence, de sang et de fureur et où se trament de sombres histoires d’inceste et de viol. Relecture qui s’impose aussi par l’intrusion permanente de la poésie dans le roman avec le phénomène quasi-obses­sionnel de l’auto-intertextualité analysé par Janet Paterson, tout comme si le roman hébertien n’était au fond qu’une extension, un développement ou une explication possible de la poésie hébertienne. Relecture enfin de vers, qui à l’exception de quelques rares articles d’approche féministe dans la décade des années quatre-vingts,[2] furent analysés dans leur ensemble par une critique d’hommes québécois durant les années soixante et soixante-dix. Cette critique se cantonne dans une interprétation socio-historico-politique (Legrand), mythico-allégorique (Russell) ou structuraliste (Lemieux). Elle met certes en évidence la naissance d’un “je” poétique aliéné puis libéré, porte-parole du Québec étouffant des années quarante et cinquante, mais elle donne

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