Explication de texte bergson
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Dans le texte dont nous nous proposons l’étude, l’auteur développe la thèse selon laquelle notre conscience associée à la mémoire, est capable de faire le lien entre les moments passés et « présents ». Notre vécut interne éprouve le temps dans une certaine continuité, qui serait l’assemblage d’instants ponctuels. Pour soutenir sa thèse, Bergson part d’une analyse de la phrase et de sa structure linéaire pour figurer la vie intérieure et pour montrer que la conscience est mémoire. Le point de départ est circonstanciel et n'est pour Bergson que l'occasion d'analyser un mot parmi d'autres et de montrer que les éléments successifs de ce mot sont saisis intégralement par la conscience. Un mot est en effet l'association d'un son et d'un sens. Or, si le sens est donné globalement, le son est composé d'unités successives (les syllabes du mot, elles-mêmes décomposables en lettres) qui, une fois énoncées, appartiennent au passé. Pour rendre compte de la saisie du sens, Bergson doit donc faire intervenir la mémoire, qui permet de garder à l’esprit les moments antérieurs au moment où la conscience se saisit du dernier d'entre eux : le paradoxe de la conscience est qu'elle est constamment présente alors qu'elle s'exerce sur des éléments passés. Peut-on pour autant assigner des frontières au présent ? Dans ce texte, Bergson montre que la « prise de conscience » renvoie à tout ce qui est en réserve dans la mémoire. Il devient dès lors très difficile de distinguer la conscience de la mémoire. Cette dernière néanmoins, n’est pas infaillible. La mémoire connaît elle aussi, les effets du temps et du déni perpétuel dans lequel l’homme se dissimule.
Bergson part d’un constat simple : « lorsque je prononce le mot «causerie», il est clair que ma conscience se le représente tout d’un coup. » Afin que la signification du mot prononcé ne nous