Dans ce texte, Descartes nous montre que seuls les hommes sont dotés de langage parce qu'ils sont les seuls à penser. Ce sont les paroles et autres signes qui nous montrent que notre corps n'est pas seulement une machine qui se remue de soi-même mais qu'il y a aussi en lui une âme. Descartes précise alors pourquoi il parle aussi bien de paroles que de signes. En effet, les muets qui sont dénués de parole et qui utilisent des signes sont aussi dotés de pensée. On ne peut affirmer que seules les paroles montrent qu'il y a une pensée. Mais il précise également que ces paroles et signes ne se rapportent d'abord à aucune passion. En effet, les animaux peuvent par des cris exprimer la joie et la tristesse, cela ne permet pas de leur accorder la pensée qui est en rapport avec la raison. De même, on peut, chez l'animal créer une association entre un état et une passion, cette relation sera alors mécanique et de l'ordre d'une accoutumance, d'une habitude. D'où l'exemple du perroquet. Quelle est alors la spécificité de l'homme ? Elle tient dans le fait que les paroles et les signes ne sont pas liés à des passions mais avant tout à la pensée, pas à des mouvements du corps, mais à une activité de l'âme. L'homme n'est pas simplement capable d'exprimer des passions, il est capable de signifier des idées : quand je parle de la liberté, de la justice, du bien ou du mal, je n'exprime pas simplement une passion, je signifie une idée. L'homme est cet être capable d'inventer des signes pour signifier une idée. Vous pouvez ici alors vous reporter à la distinction entre expression et signification et aux analyses d'Aristote lorsqu'il définit, dans la Politique, l'homme comme animal politique. Si les animaux ne parlent pas, ce n'est pas parce que les organes leur manquent, mais parce qu'ils ne sont pas doués de pensée. La rupture entre l'animal et l'homme tient dans la différence entre les passions et les pensées. Vous trouverez de nombreux éléments pour développer ces points en vous