Explication de Texte « Enfance » de Nathalie Sarraute Santarelli Chloé M1 MEEF LETTRES « La poésie, dans une oeuvre, c'est ce qui fait apparaître l’invisible ». Voici ce que déclare Nathalie Sarraute auteure du roman autobiographique « Enfance » paru en 1983. Il est évident que ce récit, appartenant au genre du « Nouveau Roman », mêle autant de métaphores poétiques que de vie à proprement parler. Cet ouvrage est alors la source de la réminiscence de sa mémoire, de ce fait, l’invisible devient …afficher plus de contenu…

En effet, la conjonction de coordination « car » vient rompre l’illusion apparente de cette littérature et ramène peu à peu la narratrice à la réalité. Selon elle, « le Mal est là, partout », autrement dit il n’est pas seulement présent à un seul endroit, il se propage « partout » dans sa réalité. On retrouve dès lors une vision très manichéenne soutenue par le comparatif d’égalité « aussi que » dans : « Il est aussi fort que le Bien », propre sans doute à son âge, qui voudrait que la littérature soit propice au Bien et la réalité la source de ce Mal. Ce bien et ce Mal sont mêmes personnifiés lorsqu’elle déclare : « il est à tout moment sur le point de vaincre ». Ces notions qui sont finalement abstraites se voient ici dotés de capacités qui leur permettent d’atteindre de manière palpable la réalité, le monde réel de cet …afficher plus de contenu…

La description, quasiment merveilleuse qu’elle fait de cet autre monde, démontre bien cet écart entre la réalité et cette fiction proche d’une rêverie, explicité par cette « rivière de diamants » . Le complément du nom « de diamants » permet de constater que nous sommes proche de l’univers du conte pour enfant et non pas de cette réalité à laquelle elle souhaite échapper. C’est finalement cette réalité qui s’impose avec un cadre plus prosaique qui finit d’émerger, en témoigne la proposition qui suit : « J'entends une amie venue dîner poser tout bas cette question à mon père... mon air absent, hagard, peut-être dédaigneux a dû la frapper... et mon père lui chuchote à l’oreille… ». Cette scène quotidienne s’inscrit alors à contre courant de ses romans qui la plonge dans des situations au combien romanesques et achèvent alors son