Exposé de quadragesimo anno
L’Encyclique Quadragesimo Anno dont nous venons d’évoquer les conditions d’émergence, s’offre comme une présentation de la doctrine de l’Eglise en matière économique et sociale. La perspective de la restauration de l’ordre social qui est son objet principal ici explique le caractère bien plutôt à visée sociale que systématiquement théologique des thèmes qui y sont abordés. Dans le cadre de ce travail, nous nous en tiendrons à trois principaux. * La propriété privée (N°48-57)
La question de la propriété privée est examinée dans les numéros 48 à 57 de la présente Encyclique. Avant tout, elle rappelle que si le sujet fait l’objet d’un intérêt avéré de la part de l’Eglise, ceci est dû à ce que l’ordre économique dépend d’une certaine manière de l’ordre moral. Sans doute, la propriété privée – mais aussi les autres thèmes que nous aborderons plus loin – relève du domaine propre du social et de l’économique. Cependant, l’Eglise se sent le droit et le devoir de se prononcer avec une souveraine autorité sur ces problèmes sociaux et économiques. Par delà cette raison ou plutôt à cause d’elle, l’Eglise défend la propriété privée pour le bien de la société.
Contre les erreurs socialistes de son temps, Léon XIII a déjà défendu la propriété privée dans Rerum Novarum, montrant comment son abolition, loin de servir les intérêts de la classe ouvrière, ne pourrait que les compromettre gravement. En dépit de la tentative stérile des calomniateurs de la pensée du Souverain Pontife à en édulcorer la juste valeur, la doctrine de la première encyclique sociale demeure celle de l’Eglise en cette matière. C’est en s’inscrivant dans cette même ligne que Pie XI réaffirme les bases de la propriété privée dans la pensée de l’Eglise à travers les 5 points suivants : * Son caractère individuel et social
La propriété privée a le double aspect individuel et social selon qu’elle sert l’intérêt particulier ou regarde le bien commun. Tout homme