Fable ou histoire Victor Hugo
Amorce : la fable est un genre pratiqué depuis l'Antiquité mais remis surtout à l'honneur au xviie siècle par La Fontaine. Cependant, après lui, d'autres auteurs ont pratiqué ce genre, notamment Hugo qui inclut, dans Les Châtiments, plusieurs poèmes sous forme de fables. Dans ce recueil poétique, le poète, exilé par Louis-Napoléon Bonaparte devenu Napoléon III, dénonce les crimes de ce « Napoléon le Petit » qu'il veut châtier.
Présentation du texte : dans « Fable ou Histoire », il le dépeint sous les traits d'un singe qui tente d'imiter son illustre prédécesseur. Le texte rappelle les fables de La Fontaine, notamment deux d'entre elles : « Le Loup devenu berger » (III, 3) ou « L'Âne vêtu de la peau du Lion » (V, 21).
Annonce du plan : il s'agit bien d'un pastiche, qui respecte les règles du genre et comporte tous les ingrédients de la fable traditionnelle : un récit dramatisé (axe 1) et une leçon (axe 2). Mais le texte prend une dimension plus large : il présente une violente satire du Second Empire et redéfinit ainsi la fonction de la poésie et du poète (axe 3).
I. Une fable divertissante
1. Des éléments traditionnels caractéristiques de la fable
- Formule d'ouverture traditionnelle : "Un jour" vers 1 -> rappelle les contes et ouvre la situation initiale. Elément perturbateur vers 2 => Hugo respecte le schéma narratif, la formule d'ouverture pique l'attention et la curiosité du lecteur.
- Animaux pour personnages : singe -> imitation / tigre -> cruauté et sauvagerie (renvoie à Napoléon III). Les bêtes, qui représente le peuple.
- Morale implicite : vers 20 -> le belluaire (= dompteur) révèle l'identité du singe déguisé -> la vérité triomphe.
2. Un récit dynamique
- Entrée en action rapide : dès le vers 2 le lecteur sait que le singe se déguise.
- Rythme soutenu : brièveté du texte et actions au passé simple → gradation dans l'horreur et le rythme.
- Récit vivant : discourt direct -> rompe linéarité. Contre-rejet