Fait social
Pour Durkheim, les faits sociaux peuvent être : 1 / structurels ou morphologiques, comme le nombre, la nature et la disposition des éléments dont est composé un groupe ou une société 2 / des pratiques institutionnalisées telles les règles juridiques, morales, économiques ou des croyances, religieuses notamment 3 / enfin des faits, “ les courants sociaux ”, qui ne sont pas institutionnalisés, c’est-à-dire qui ne présentent aucune forme cristallisée : il en est ainsi des comportements des foules ou des courants d’opinion que les statistiques appréhendent à travers des taux de nuptialité, de fécondité ou de suicide, par exemple. Entre ces faits, il n’existe que des différences de degré et non de nature. Ils se situent sur un continuum dont les deux extrêmes sont les faits d’ordre morphologique et les courants d’opinion. En une formule ramassée, Durkheim définit le fait social “ toute manière de faire, fixée ou non, susceptible d’exercer sur l’individu une contrainte extérieure ou bien encore, qui est générale dans l’étendue d’une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses manifestations individuelles ” ([1895] 1998, 14).
La deuxième expression du fait social renvoie à l’idée selon laquelle le fait social est un