Faut-il craindre le regard d'autrui ?
Faut-il craindre le regard des autres ? Autrement dit, pourquoi l'homme dépend t-il toujours de l'autre? Ou bien même, le regard d'autrui nous transforme-t-il? S'interroger ainsi sur la crainte du regard des autres, c'est se demander si nous sommes sensibles, au point d'en avoir peur, au pouvoir moral qu'exercent sur nous nos semblables du fait qu'ils nous perçoivent et nous jugent.
En nous demandant s'il faut craindre ce regard, nous serons amenés à déterminer si une telle crainte non seulement est inévitable mais aussi si elle est souhaitable.
Pour savoir s'il faut craindre le regard des autres, nous montrerons tout d'abord que le regard d'autrui fait l'objet de discussions. Ensuite, nous pourrons rechercher les moyens afin d'assumer au mieux la crainte du regard des autres. Enfin, nous nous projetterons au-delà du regard et mettre en évidence l'aspect du visage.
Le regard des autres permet de m'affirmer et de me reconnaître moi-même comme sujet. En effet, l'accès à la conscience du soi passe par le regard des autres ; c'est le cas de Victor, l'enfant sauvage de l'Aveyron, lors de la crise des trois ans.
De plus, grâce au regard d'autrui, je me sens considéré et j'ai la sensation d'exister. L'estime de soi est donc fonction de l'estime des autres. Nous pouvons donc dire qu'autrui m'aider, mais outre cela, autrui peut être nécessaire à la constitution de mon être en tant que tel.
Il semble difficile de prendre conscience de soi dans la solitude. En effet, comme le fait remarquer Hegel, sans la rencontre avec autrui, le moi resterai enfoncé dans l'être de la vie, un peu à la manière d'un animal.
De son côté, Sartre pense qu'autrui ne représente pas un quelconque obstacle s'opposant à mes projets, il ne peut pas non plus simplement m'aider ; il est une médiation nécessaire entre moi immédiat et le moi qui accède à la