Faut-il douter de tout ?
Nos sens ne sont pas infaillibles car si les sens étaient infaillibles, des objets identiques donneraient des impressions identiques. Nos visions du monde ne seraient pas multiples et contradictoires. Or, tel n'est pas le cas. La sensation du miel est agréable aux uns, désagréable aux autres. Tout discours sur le miel, à partir de nos sensations, fait seulement apparaître des affirmations contradictoires. Les informations des sensations ne font pas apparaître la vérité. Du miel en soi nous ne pouvons donc rien dire. La vérité n'est pas accessible par la sensation, et nous pouvons affirmer que douter des sens est nécessaire.
Si le vrai est l'affaire de la raison, les hommes raisonables s'accorderaient sur certaines affirmations. Pourtant, dans les conceptions intellectuelles, on ne voit que des contradictions. Quand Héraclite réfléchit sur le réel, il dit que tout est changement. A partir de la même réflexion, Parménide arrive à la conclusion que rien ne change. L'activité de la raison ne parvient qu'à mettre en évidence de nouvelles contradictions. Le sceptique affirme qu'il est impossible à la raison d'affirmer ou de nier quoi que ce soit, elle ne peut parvenir à la connaissance vraie des réalités. Il doutera donc des affirmations de la raison. " Tout échappe à la compréhension" dit Sextus Empiricus.
Pour progresser, il faut cesser de douter
Pour appréhender le monde, l'être humain possède deux instruments : les sens et la raison. Les sens nous procurent un donné sur lequel s'exerce notre capacité de penser. Et, au moment même où il doute, l'homme ne peut pas douter qu'il pense.
Le doute est une méthode pour la réflexion. Il est nécessaire de l'utiliser pour détecter les erreurs de jugement et