Faut il préférer la vérité au bonheur ?
Tout homme est déterminé par la recherche de son bonheur, c’est-à-dire l’atteinte d’un état de conscience pleinement satisfait. Ainsi, pour les eudémonistes, il s’agit de la fin dernière, de l’objectif que tout individu cherche à atteindre et par là même de ce qui détermine ses actes et constitue le moteur de son effort. Le bonheur est la seule chose dont la poursuite est une fin en soi car comme l’affirme Pascal, « Tout les hommes recherchent d’être heureux. Cela est sans exception quelques différents moyens qu‘ils y emploient… C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes. Jusqu’à ceux qui vont se pendre. ». La pensé commune s’accorde pour concevoir toutes contraintes comme une entrave au bonheur. Or la vérité est ce à quoi l’esprit peut et doit donner son assentiment. Elle passe pour être la limite entre le vrai et l’opinion, la connaissance et la croyance. La vérité est indubitable et universelle, son existence est une nécessité qui placerait de ce fait l’homme dans une situation d’asservissement. Dès lors, on peut comprendre la contradiction présupposée par la question, faut-il préférer la vérité au bonheur. Cette problématique semble au premier abord poser une interrogation d’ordre préférentiel, mais il faut aussi la comprendre comme une question sur la nature irréconciliable du bonheur et de la vérité. La quête de la vérité primerait sur la poursuite du bonheur ?
La problématique du sujet nous présente bonheur et vérité comme incompatible, on ne peut être heureux et dans le vrai à la foi. Le bonheur serait ainsi une douce illusion et ne serait heureux que l’imbécile incapable de se confronter à la décevante réalité. De la même façon, la vérité ne serait qu’une réalité amère qui contraindrait les hommes la reconnaissant au malheur et au désespoir. Or cette compréhension du sujet s’appuie sur une définition unique et singulière du bonheur et la vérité, alors que ces concepts sont tout deux