Faut-il préférer le bonheur à la réalité ?
« N’est-il vrai que nous autres, Hommes, désirons être heureux ? » Ces paroles de Platon nous invitent à croire que le bonheur est en fait le but ultime poursuivi par chacun d’entre nous. En effet, le bonheur est le motif de toutes nos actions ainsi que de chacun de nos choix. Malgré tout, nous sommes en droit de nous demander ce qu’est en fin de compte le bonheur. Certains répondront qu’il s’agit de biens matériels tels qu’une jolie maison alors que d’autres diront simplement que c’est le fait d’être en bonne santé. Selon Kant, le bonheur est en fait un idéal qui tiendrait plus de notre imagination que de la raison. Il serait donc propre à chacun mais ne serait pas accessible. Si, effectivement, il ne l’est pas, devons-nous alors continuer à nous bercer d’illusions ? Si nous ne voulons pas le faire, nous faudra-t-il faire face à la vérité ? C’est la question que je me suis posée et à laquelle je vais tenter de répondre. Je développerai d’abord la notion de bonheur pour ensuite me pencher sur la question de la vérité.
Nietzsche affirme que nous nous laissons déjà « berner » par ce bonheur au quotidien sans même nous en rendre compte, sans même que nous nous posions la question. Contrairement à ce dernier et à Kant, mon avis est que le bonheur peut aussi tenir de la raison. Nous pouvons choisir pour but ultime d’élever une famille plutôt que de poursuivre un rêve irréalisable. Le bonheur est avant tout un choix et nous sommes donc libres d’accepter les limites que nous impose la raison. Mais quelles sont-elles, ces limites ? Personnellement, je pense qu’elles sont propres à chacun (mise à part celles que nous impose la science, bien entendu). La religion, les classes sociales, les mœurs de chaque personne sont des limites qui les empêchent de profiter de certains plaisirs qui pourraient, selon eux, leur faciliter l’accès au bonheur. Nous sommes conscients de ces limites, de ces réalités et cela n’empêche donc pas la