Femmes et l'ecriture
Groupés à Lyon, un des centres intellectuels les plus animés du XVIe siècle, ils discutent de poésie dans des salons. Ils sont inspirés par le Platonisme (Platon inspire leurs idées mystiques sur l'amour, instrument de connaissance et de sagesse) et par le Pétrarquisme (Pétrarque leur donne, par des sonnets, l'exemple d'une poésie à la fois précieuse et passionnée).
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) s’inscrit comme un cas exceptionnel dans le paysage poétique français. C’est une des rares femmes poètes a avoir bénéficié d’une reconnaissance de son vivant, et à s’être inscrite - sur le mode mineur - dans l’histoire littéraire. Contem¬po¬raine de Lamartine et de Baudelaire, elle participe du renouveau romantique de la poésie française, où elle occupe une place à part (Sainte-Beuve) due à sa situation de femme, mais aussi à sa for¬mation et à sa culture a-typiques, marquées par le théâtre. Elle vécu à Lyon en trois périodes de sa vie et s’est explicitement référée au modèle de Louise Labé, pour définir sa place et sa voix.
Le spectre de Laure Au-delà de quelques exceptions retenues par les manuels scolaires, comme Marie de France, Louise Labé, Marceline Desbordes-Valmore ou Anna de Noailles -des femmes rebelles ou des aristocrates très cultivées-, il n’était pas dans les prérogatives des femmes d’écrire, « elles étaient peu préparées à une indépendance de sensation et n’avaient pas pour la plupart une maîtrise de la langue suffisante pour composer des poèmes », explique M.-C. Bancquart, poète et professeur en littérature. C’est dans le rôle de muse, d’objet idéal et de fantasme que les femmes ont brillé dans la poésie.
« Il a fallu du temps pour désamorcer les clichés »
A l’origine, il y a la Laure de Pétrarque. Adulé et imité sans relâche par les poètes français de la Pléiade, le