Fiche-auteur diderot
• Il participe à de nombreux ouvrages collectifs (l’encyclopédie, la Correspondance littéraire, l’Histoire des deux Indes…). On peut se demander quelle est, exactement, l’oeuvre de Diderot, puisqu’il refuse de marquer ce qui lui appartient en propre. De même, dans de nombreux dialogues où il donne à « Moi» une apparence provisoire, inexacte, on peut se demander qui est Diderot. Pour lui, le sujet n’existe plus en tant que tel, il est toujours pris et transformé par les circonstances présentes, par le dialogue, sans cesse fragmenté et fragmentaire.
•Diderot plus que les autres philosophes fut attentif à d’autres formes de pensée que le raisonnement logique: le rêve, la folie, l’impromptu de la conversation.
•Matérialiste, il voit l’univers animé d’un mouvement éternel, d’une destruction continue: tout ordre est momentané. Il nie l’âme: la pensée nous vient uniquement de l’organisation, complexe, de notre être. La liberté n’est donc qu’un vain mot. Mais, comme il arrive toujours des faits imprévus, des circonstances futiles, comme la chaîne des faits n’est jamais intégralement saisissable, comme enfin nous ne sommes jamais les mêmes, il reste de la liberté, ce dont témoignent ses personnages.
• Diderot cherche à définir une morale. Les besoins élémentaires du corps, notamment sexuels, ne doivent pas souffrir d’interdit (de fait, Diderot reconnaît la difficulté d’une telle démarche: où s’arrêter) De plus, les devoirs humains impliquent la bienfaisance.
• L’encyclopédie (1747-1772) Ce projet du libraire Le Breton fut très ITuctueux. Voulant refaire une encyclopédie suivant le modèle anglais, il demande à Diderot d’en être le rédacteur en chef. Celui-ci écrira plus de mille articles, tout en vérifiant le travail de ses collaborateurs (entre autres d’Alembert, Montesquieu, Rousseau, Voltaire). L’encyclopédie s’occupe de la totalité du savoir disponible, sans omettre les métiers. De nombreuses planches illustrées évoquent le travail industriel,