Fiche de lecture de linguistique
La civilisation ma mère ! de Driss Chraïbi et L’enfant de sable de Tahar Ben Jelloun »
Stélios C. Alvarez
FREN 495
Professeur Hamon-Porter
20 avril, 2007
- INTRODUCTION - La civilisation, ma mère (1972) de Driss Chraïbi et L’enfant de sable (1985) de Tahar Ben Jelloun mettent en évidence la continuité dans le temps des problèmes socioculturels marocains. Dans La civilisation, ma mère !, Chraïbi trace le portrait d’une mère qui s’éveille aux réalités contemporaines de son pays et décide de se forger une identité nouvelle et émancipée. L’enfant de sable aborde un sujet similaire qui se base sur le développement d’une femme masquée par l’apparence d’un homme. Que les auteurs qui mettent en avant des thèmes de la situation des femmes, le choc tradition-modernité, ainsi que la religion musulmane soient maghrébins offre une légitimité à la critique socioculturelle. Le Maroc contemporain a beaucoup à apprendre des leçons offertes dans les œuvres de Chraïbi et Ben Jelloun. Cette étude propose donc de relever les similitudes entre les thèmes abordés dans les deux œuvres.
LA CIVILISATION, MA MÈRE ! –CONTEXTE La critique de Chraïbi dans La civilisation, ma mère ! de la situation des femmes, ou des mères, au Maroc est une véritable attaque du système social en place. Né en 1926, Chraïbi grandit au Maroc et tombe amoureux de la France pendant l’après-guerre en tant qu’étudiant ; c’est à cette période qu’il se met à l’écriture. C’est donc un écrivain qui a vécu dans deux cultures différentes qui nous relaie un roman critique sur la société marocaine. Néanmoins dans cette critique Driss Chraïbi choisit judicieusement ses mots et est relativement objectif dans ses observations ; s’efforçant de ne pas présenter un modèle social plus qu’un autre. Il critique aussi facilement l’Islam répressif que la France qu’il juge peu accueillante pour ses immigrés[i]. L’ouverture d’esprit que demande un tel exercice, à