« Ethnicity and nationalisme : a psychoanalytic perspective », Vamik D. Volkan.

Selon Volkan, afin de comprendre les dynamiques des relations internationales, des conflits ethniques et nationaux qui les rythment, il faut prendre en compte aussi bien des éléments rationnels qu'irrationnels, l'irrationnel étant ici les théories psychanalytiques.

La vision de « l'autre » est la base de la réflexion de Volkan. En effet, les groupes se constituent en un « nous » uni, solidaire, quasiment organique qui s'oppose à « ils », « eux », qui peut devenir l'ennemi menaçant cette unité. Tout comme l'enfant qui a une vision binaire du monde : bien versus mal, « l'adulte perturbé » use de ces mêmes projections binaires afin de préserver son ego, son « moi ». Le but de cette réflexion est de montrer que l'on peut retrouver ces mêmes projections au sein des groupes, et par ailleurs souligne Volkan, les enfants étant de facto élevés dans la société, au sein de différents groupes, ils sont les réceptacles des projections des adultes quant à cet ego de groupe.

D'une certaine façon, notre manière d'être à l'autre se construit par des rituels : le premier étant que la figure de l'ennemi représente une sorte de totem autour duquel se rallie le groupe dans la compétition ce n'est pas qu'une question de traditions ou de réelles différences mais bien une nécessité qui paradoxalement est plus marquée avec des groupes semblables (nos « voisins »). Le second que l'on peut observer dans cette psychologisation de l'autre se traduit à travers la question des projections de la différence, d'une certaine manière nous inventons nos ennemis, même lorsqu'il y a très peu de différences entre deux groupes, il y a un besoin de maintenir un niveau d'altérité qui nous permettent de rester « nous » au cas où un déclencheur viendrait mettre le feu au poudre (l'auteur prend l'exemple de Singapour dans les années 60). Troisièmement, la figure de l'ennemi peut être assimilée à un réservoir de «