Au travers de cet extrait l’auteur aborde une émotion particulière.Il s’agit de la honte du soignant et du soigné, qui survient selon le contexte dans lequel ils se trouvent. Elle l’étudie grâce aux témoignages de soignants exerçant à l’hôpital.
Tout d’abord, l’auteur associe le terme de « honte » à celui d’ « humiliation ». En effet, selon les interlocuteurs interrogés, l’humiliation serait suscitée par des tâches dégradantes pour le soignant, se considérant instrument de soin. De même que le soigné partagerait cette humiliation par sa dépendance à l’aide recherchée lors de la réalisation de ses soins intimes (la toilette). Cette humiliation peut être ressentie au moment du soin ou bien plus tard durant le récit d’un soin. Emotion qui persiste dans la durée dû à ce que l’auteur appelle « l’innommable », « la souillure du geste ».
L’auteur définit ce sentiment également par le terme « gêne » occasionnée par l’acte en lui-même. Elle remet ainsi en cause l’estime qu’on les soignants d’eux-mêmes. Nous pouvons le constater à la p2 lg 6 « les infirmières emploient souvent les termes d’humiliation pour se référer à la même signification. L’un ou l’autre terme dénotent une dégradation sociale aux yeux des autres, « les gens », mais aussi des malades. »En effet par ces différents propos, nous constatons l’importance de l’opinion publique. Ce jugement négatif joue un rôle déterminant sur l’image que se font les soignants sur certains actes et le paradoxe du métier mis en avant entre leur discours et leur attitude. C’est-à-dire, les contradictions entre ce qui est dégradant pour autrui, ce qui relèvent des normes sociales et des préjugés (comme exemple métier assimilé à la femme) et la valorisation qui en découle lors de l’aide apportée.
L’auteur nous démontre ainsi l’importance du détachement émotionnel du contexte pour le restituer dans sa globalité. En effet, elle révèle l’importance de la mise à distance du soignant pour effectuer cette tâche dans le cadre