Fiche de lecture l’écriture ou la vie
Dans ce récit que Jorge Semprun a tout de même mis 50 ans à composer, à 50 ans pour écrire l’indicible, Jorge Semprun tente un exorcisme du Mal radical par l’écriture, mais l’écriture renvoie aux souvenirs, en écrivant il replongeait dans le cauchemar et revivait sa mort, à l’inverse de Primo Lévi pour qui " les joies sévères de l’écriture " étaient un moyen de revenir à la vie et d’apaiser sa mémoire. Cette impossibilité " morale " de décrire le présent du camp explique la démarche particulière de Jorge Semprun, son souci d’éviter la simple énumération des souffrances et des horreurs et son besoin d’insérer de l’imaginaire, de la fiction et de l’art dans son récit. En effet pour combler les moments indicibles, Jorge Semprun insère dans son roman des critiques littéraires ou des ellipses, quo permettent au lecteur de s’imaginer ce qui s’est réellement passé.
De plus, un problème se posait lorsque l’auteur essayait d’écrire : la compréhension, Jorge semprun avait peur de ne pas être compris, ou entendu, il ne voulait pas raconter ses souvenirs, il voulait les faire