fille du napalm
Beaucoup tentent de venir en aide aux civils désemparés. Initiative entravée par l’obstacle de la langue, sauf pour le photographe Nick Ut de l’agence Associated Press. De son vrai nom Huynh Công Út, le photographe vietnamien prend aussitôt en charge la fillette dont il vient d’immortaliser les souffrances sur le papier argentique. Sans ce secours rapide, la petite Kim Phuc n’aurait sans doute pas survécu aux nombreuses brûlures qui zèbrent son corps.
La prise de vue en noir et blanc ne paraît que 4 jours plus tard dans le New York Times, après d’âpres débats visant à déterminer si l’Amérique supportera la nudité frontale d’une enfant... Une fois la photographie publiée, elle parcourt – et indigne – le monde entier. Rapportant à son auteur le prix World Press Photo dès 1972 et le Pulitzer un an plus tard, elle participe à la prise de conscience générale quant aux horreurs d’une guerre dont l’issue semble bien incertaine.
Kim Phuc, oubliée puis rattrapée par une triste notoriété
14 mois d’hospitalisation et pas moins de 17 interventions sont nécessaires pour sauver Kim Phuc dont 65% de la surface corporelle est brûlée. 35% de sa peau fait l’objet de greffes. Une fois sortie de l’hôpital, et bien que les douleurs demeurent, la jeune fille tente de reprendre une vie normale. Loin des projecteurs des médias internationaux mais toujours en contact avec Nick Ut.
En 1982, le gouvernement vietnamien retrouve la trace de la petite fille de la si célèbre photo. Admise à l’école de médecine de Saigon, Kim Phuc se voit proposer de travailler pour les autorités vietnamiennes, en