Fin de l’étude de La lettre à Ménécée d’Epicure

Le hasard et la fortune :

Le sage selon Epicure se dresse face à la Tyché comme un combattant contre les coups du sort, il est décidé à ne pas se laisser abattre par les circonstances, il doit transmuter, changer le mal en bien, et il doit choisir de tirer le meilleur parti de tout ce qui lui arrive. Grâce à l’usage de la raison, la Fortune a peu de prise sur le sage. Le sage peut être malchanceux mais mieux avoir sa raison et pas de chance qu’avoir de la chance et pas de raison, « car le peu que le sage aura lui sera toujours assez, tandis que le beaucoup que l’insensé aura ne lui sera jamais assez. Contrairement à l’insensé ou à l’intempérant qui ne savent pas ce qui est bon pour l’équilibre, le bien-être de leur corps et de leur âme, le sage sait donner une fin, un but, une cause et un ordre à ce qui n’en a pas : le hasard.
Il ordonne sa vie, il choisit ses désirs, il les régule, il les ordonne, les hiérarchise, les analyse, les explique, il leur attribue une cause, bref il s’approprie ce que le hasard ou la fortune lui offre. Par-là il manifeste pleinement sa liberté, il n’est pas le jouet du destin ou le pion du hasard.

Conclusion : Le sage

Le sage est celui qui jouit d’une paix profonde comme les dieux, car son âme n’est pas en proie au désordre, il est délivré en effet de la crainte des dieux, de la mort, et de toutes les cause de troubles, par la connaissance, l’observation de la nature et son explication.
Il voit la vérité et la vérité est celle-ci est éternelle comme les Dieux sont immortels. La vue de la vérité amène le sage à l’ataraxie, au bonheur conçu comme absence de désordre, de troubles, état positif d’équilibre. L’absence de trouble n’est atteinte que par la vue de la vérité, qui est quelque chose de positif pour Epicure, ainsi que pour Lucrèce son disciple qui écrit dans le De natura rerum, De la nature des choses : « La voix puissante de la vérité fait se dissiper les terreurs