FLANNERY O'CONNOR : ANALYSE DU NEGRE FACTICE
Si la violence de la terre éclate chez Faulkner, la nouvelle de O'Connor s'apparente davantage au conte métaphysique, qui prend toutefois tout son sens dans ce décor parfois fatal. La pénétration psychologique de l’auteur est aiguë, mais son regard, analytique et détaché, ne témoigne pas d'empathie pour ses personnages, laissant le lecteur perplexe. Elle n'est pas plus un écrivain de la critique sociale, même si celle-ci est constante. Enfin, auteur catholique, elle n'a rien d'apologétique, même si, là aussi, la question de la foi est centrale dans son oeuvre.
C'est dire toute la polyphonie qui structure l'univers de cet auteur inclassable. Particulièrement significative en ce sens m'est apparue la nouvelle « le nègre factice ». Une histoire qui commence dans la banalité du concret, comme souvent chez elle, pour terminer en épopée mystique. On peut y lire la belle histoire d'une relation entre un grand-père et son petit-fils : relation bloquée par l'arrogance et la bêtise du plus âgé, qui, subitement, trouve une évolution positive.