Folie
Nietzsche, Maupassant, Nerval, Lautréamont, Desnos, Van Gogh, Artaud, Hölderlin, Breughel, Bosch, Dürer, Rousseau, Sade, Goya, Gogol, Poe, Kafka, Strindberg,...On pourrait continuer l’énumération jusqu’à concurrencer l’annuaire téléphonique, tellement ils sont nombreux, ces artistes de génie qui ont flirté avec la folie ou qui ont succombé, vaincus par la démence. Pourquoi toutes ces intelligences supérieures ont-elles perdu la raison ? La folie serait-elle consubstantielle au génie ?
Le raccourci le plus simple serait de dire que la grande intelligence conduit irrémédiablement à la folie. Interroger le monde, c’est prendre conscience que celui-ci est un Auschwitz géant où tous les humains, humbles comme grands hommes, gesticulent comme des pantins en attendant la solution finale (la mort) ; et c’est savoir que tout homme est un paquet d’os en sursis qui ira rejoindre l’immense ossuaire de plusieurs milliards d’humains qui l’ont précédé sur Terre.
Découverte déstabilisatrice. Nietzsche affirme même qu’ « il se pourrait que la constitution foncière de l’existence implique qu’on ne puisse en avoir une pleine connaissance sans périr... ». C’est donc la lucidité qui rend fou. L’homme intelligent confronté à l’absurde du monde, lequel est une « histoire dite par un idiot, pleine de fracas et de furie, et qui ne signifie rien... » s’affranchit des convenances sociales et assume pleinement le tragique d’être homme.
Le créateur inconsciemment ou non se révolte et tente d’évincer Dieu et de refaire le monde à sa convenance. « Nous savons comment sont faits les dieux. Il est temps de refaire le