Fonction des poètes
1°) C’est une fonction traditionnelle : poésie lyrique - figure du poète par excellence dans l’Antiquité grecque = Orphée, dont le chant calmait les bêtes sauvages et pouvait faire pleurer les plus insensibles - abondance des poèmes lyriques (on connaît surtout des poèmes lyriques : « Demain dès l’aube » de Victor Hugo, « je vis, je meurs… » de Louise Labé, « Spleen » de Baudelaire, etc.) - Variété des sentiments exprimés, avec de grands “classiques” : l’amour (avec des recueils entiers consacrés à ce sentiments : Amours de Chénier, Amour d’Elsa de louis Aragon, Les Amours de Ronsard…), la mélancolie, le spleen…
2°) La poésie = genre privilégié pour déclarer son amour - Lyrisme = marque de la 1ère personne + sentiments => souvent énonciation précise (« A Fanny » de Chénier : le poète s’adresse à la femme aimée, idem pour Aragon dans « Le rendez-vous perpétuel », anaphore de « c’est toi ») - Souvent, aspect autobiographique, le poète puise dans son expérience réelle, et poème qui est moyen de séduire (par exemple Corneille dans Marquise explique à cette jeune femme pourquoi elle doit l’aimer…) ou déclarer l’intensité de son amour (Aragon s’adresse à sa femme Elsa Triolet dans « Rendez-vous perpétuel ») - Mais ce qui est intéressant c’est que cette fonction de la poésie est à ce point ancrée dans la tradition, que de nombreux poèmes amoureux ne sont pas “authentiquement” adressés à une femme aimée, sans que leur valeur poétique en soit diminuée (ex : Ronsard, Sonnets pour Hélène : poèmes commandés par la reine pour consoler une de ses suivantes) : l’amour semble bien le sujet le plus naturellement choisi pour faire de la poésie.
3°) La poésie est particulièrement adaptée à l’expression de sentiments - Permet de mettre des mots sur des sentiments indicibles comme le spleen (création verbale de Baudelaire, d’ailleurs), la mélancolie, la dualité joie/tristesse de l’amour :