Francais
Moi, je vis la vie à côté, Pleurant alors que c’est la fête. Les gens disent : « Comme il est bête ! » En somme, je suis mal coté.
J’allume du feu dans l’été, Dans l’usine je suis poète ; Pour les pitres je fais la quête. Qu’importe ! J’aime la beauté.
Beauté des pays et des femmes, Beauté des vers, beauté des flammes, Beauté du bien, beauté du mal.
J’ai trop étudié les choses ; Le temps marche d’un pas normal ; Des roses, des roses, des roses !
INTRODUCTION
Ce sonnet a été écrit par Charles Cros en 1908, qui est un poète et un savant français.
Ce poème est consacré à la situation d’un marginal incompris et décalé : le poète lui-même.
Il est construit sur des oppositions, le texte trace un bilan, et énonce des thèmes d’inspiration compensateurs.
On remarquera deux grandes orientations : le décalage (exprimé au premier vers) et l’espoir (exprimé par un rappel).
I. LA VIE A CÔTE
Le premier vers ouvre le texte sur le constat d’un décalage : « vis/vie », « pleurant » et « fête » (vers 2), « feu » et « été » (vers 5),…
Les expressions « à côté » et « mal côté » révèlent une situation quotidienne et durable par le présent.
Le poète est jugé par les autres (« comme il est bête ») et le fait qu’il fasse la quête révèle une inadaptation.
L’expression « j’ai trop étudié les choses » accentue cette idée de décalage entre lui et le monde.
Celui qui parle se définit donc comme n’étant jamais là où il faut, quand il faut,... surtout pour l’expression de ses sentiments, de la saison, du lieu, de son savoir,…
Les sept premiers vers sont consacrés au décalage mais le vers huit apporte une certaine modification.
II. L’EXPRESSION D’UNE COMPENSATION
L’expression « qu’importe ! » annonce une forme de consolation.
La réponse vient avec le mot « beauté » qui est répété six fois, et est mis en relief en début de vers ou