Français-lycée
Poème extrait de Capitale de la douleur, Paul Eluard (1926)
Ce poème est extrait d'un recueil de poèmes : Capitale de la douleur, paru en 1926, du surréaliste français qui a adhéré au mouvement Dada : Paul Eluard. C'était l'un des piliers du surréalisme qui s'intéressait à l'imaginaire, au rêve et à l'inconscient. A la suite d'une crise personnelle, il publie son premier recueil dédié à sa muse Gala. Ce poème est placé sous le partage amoureux et la joie d'aimer. Nous allons voir dans un premier temps la célébration de la femme aimée et dans un deuxième temps un poème qui allie une tradition poétique et une expression innovante.
Tout d'abord, nous allons voir la place de l'amour dans ce poème avec les yeux. Dans ce poème, Eluard décrit les yeux de sa femme pour la célébrer en reprenant l'ancienne forme du blason et en utilisant le registre lyrique. Au début de son poème il parle d'intimité : «La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur» ce qui fait parti de l'amour. Il utilise les yeux et le cœur qui sont traduits par des sentiments, c'est par eux que l'amour se transmet. Les yeux sont aussi le miroir de l'âme, du monde et du sentiment, il peut voir son reflet dans les yeux de sa femme. Ensuite, nous pouvons voir l'insistance de cet amour à travers le champ lexical de la courbe et la répétition : «La courbe» v.1, «Un rond» v.2, «Auréole» v.3, «le monde» v. 8 et 14. Nous pouvons voir aussi comme si le couple était enlacé grâce au parallélisme de construction et de sonorité, il apparaît sous forme de chiasme avec le v.1 «La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur» et le v. 15 «Et tout mon sang coule dans leurs regards». Ces vers sont situés en début et fin du poème ce qui ferait penser à cet enlacement. Gala enveloppe l'amour et Eluard lui répond en lui rendant ce qu'il a de plus précieux : son sang c'est à dire sa vie. Tout au long du poème apparaissent des éléments qui évoquent la sensualité et la sensorialité à travers les yeux