Français
Fille du marquis de La Mole, «que pouvait-elle désirer? la fortune, la haute naissance, l’esprit, la beauté à ce qu’on disait et à ce qu’elle croyait, tout avait été accumulé sur elle par les mains du hasard.» (page 331). Son éducation n’a fait qu’exaspérer ses exigences : « Mlle de La Mole avait été, au couvent du Sacré-Cœur, l’objet des flatteries les plus excessives. Ce malheur jamais ne se répare. On lui avait persuadé qu’à cause de tous ses avantages de naissance, de fortune, etc., elle devait être plus heureuse qu’une autre. C’est la source de l’ennui des princes et de toutes leurs folies. » (page 338).
Cette éducation a fait d’elle aussi un bas-bleu, une femme savante, une nouvelle Armande. On la voit éprouver « la première jouissance de pédanterie. Elle était ivre de son savoir. » (page 307). Elle connaît l’Histoire comme la littérature, peut évoquer Médée (page 352), parler de Jean-Jacques Rousseau.
Elle est avant tout une aristocrate et, de ce fait, « l’orgueil, depuis qu’elle se connaissait, régnait seul dans son cœur. » (page 349). Elle pense : « ‘’Tout doit être singulier dans le sort d’une fille comme moi’’. Alors l’orgueil qu’on lui avait inspiré dès le berceau se trouvait un adversaire pour la vertu. » (page 352). Elle assène à Julien, qui voit en elle un « monstre d’orgueil » (page 474) : « Je veux guérir à jamais votre petit amour-propre des idées qu’il a pu se figurer sur mon compte », et Stendhal commente : « Les jouissances d’orgueil