Un éloge du parti huguenot à travers un portrait héroïque et idéalisé de François de La Noue, voilà comment peut se résumer l’ouvrage que l’on va étudier. Celui-ci est intitulé La vie de François, seigneur de La Nouë, dit Bras-de-fer. Ou sont contenuës quantité de choses memorables, qui servent à l’éclaircissement de celles qui se sont passées en France et au Pays-bas, depuis le commencement des troubles survenus pour la Religion, jusqu’à l’an 1591. L’auteur de ce livre, qui a été publié à Leyde, chez Jean Elsevier en 1661, est Moïse Amyraut. Dans ce livre, dont le titre est réduit à la Vie de La Noue tout au long du mémoire, on va étudier la représentation que l’auteur se fait de François de La Noue et des protestants. De tous les écrits de Moïse Amyraut, ce livre est une exception dans la mesure où ce n’est pas un écrit théologique. En effet, Moïse Amyraut, né en 1596, est un théologien protestant français, et même l’un des théologiens les plus distingués et les plus influents du XVIIème siècle ; il occupe une place importante dans l’histoire de la théologie réformée. Pour résumer les principales lignes de sa vie, on peut dire qu’il étudie d’abord le droit, puis la théologie à Saumur sous Cameron. En 1631, Amyraut est député par la province d’Anjou au synode national de Charenton qui le charge avec François de Montauban de Rambault, seigneur de Vilars de porter en cour ses très humbles remerciements pour la permission qui lui a été accordée de s’assembler, et de présenter au roi le cahier des représentations sur les infractions à l’édit de Nantes. L’assemblée s’y plaint des obstacles que les protestants rencontrent à établir leurs églises en beaucoup d’endroits, et surtout à en fonder de nouvelles. Le synode se permet aussi quelques remontrances sur la suspension des colloques et des synodes provinciaux, ou encore sur l’exclusion des protestants d’un grand nombre de professions libérales ou mécaniques. Sur la manière dont cette requête serait présentée, Amyraut