Freud - l'acte manqué
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C'est encore par un conflit entre un devoir conventionnel et un jugement intérieur non avoué que s'expliquent les cas où l'on oublie d'accomplir des actions qu'on avait promis d'accomplir au profit d'un autre. Le bienfaiteur est alors généralement le seul à voir dans l'oubli qu'il invoque une excuse suffisante, alors que le solliciteur pense sans doute, et non sans raison : " Il n'avait aucun intérêt à faire ce qu'il m'avait promis, autrement, il n'aurait pas oublié ". Il est des hommes qu'on considère généralement comme ayant l'oubli facile et qu'on excuse de la manière qu'on excuse les myopes, lorsqu'ils ne saluent pas dans la rue (1). Ces personnes oublient toutes les petites promesses qu'elles ont faites, ne s'acquittent d'aucune des commissions dont on les a chargées, se montrent peu sûres dans les petites choses et prétendent qu'on ne doit pas leur en vouloir de ces petits manquements qui s'expliqueraient, non par leur caractère,