Gargantua
Saga de bons géants vivant dans un monde en perpétuel changement, devisant et ripaillant avec bonne humeur.
Après avoir, dans un premier temps, montré en quoi il rend compte dans son œuvre de son siècle, de ses interrogations, de ses débats, nous analyserons dans un deuxième temps comment le Gargantua met ce sens en œuvre par le biais d’un récit imaginatif qui offre au lecteur un ensemble de métaphores, de symboles, d’allégories qu’il faut décrypter. Mais au-delà de ces constructions figurées qui sont langage, n’est-ce pas le langage même de Rabelais, la poétique élaborée, qui font de son œuvre un récit métaphorique, riche et complexe qui résiste à l’interprétation ?
I. Une œuvre emblématique de son siècle
1. Dans Gargantua, Rabelais reprend les grands thèmes de son temps qui ont nourri la réflexion de tous les penseurs de la Renaissance, qu’ils soient érudits humanistes, hommes de lettres ou poètes.
L’éducation
La question de l’éducation est particulièrement développée dans la deuxième partie de Gargantua. Rabelais reprend un grand thème de son temps et le développe selon plusieurs perspectives : - Tout d’abord selon une dimension critique Parodie de l’art sophistique Caricature des érudits de Sorbonne
- Il développe également un programme utopique Ce projet est pour Rabelais lui-même non réalisable par définition et s’inscrit dans la fiction gigantale Mais il rend compte aussi de ce que l’humanisme est en soi utopie. La politique, ou l’art de bien gouverner
Il faut analyser ici la figure de Grandgousier qui fonctionne en contre-point par rapport à la figure de Picrochole et permet de mettre en place une réflexion sur l’art de bien gouverner. En effet, Grandgousier : s’entoure de bons conseillers a l’art de la mesure a un sens de l’action : il sait passer à l’action quand nécessaire
Grandgousier est ainsi la figure du bon gouvernant qui s’inscrit dans la réflexion du temps. On découvre par ce biais la