Georg simmel paysage
4329 mots
18 pages
Georg Simmel (1858-1918), Philosophie du paysage (1912), in Jardins et Paysages : une anthologie – textes colligés par Jean-Pierre Le Dantec édit. De la Villette, coll. Penser l’espace, 1996, 2003 / SOURCE / Georg Simmel, la Tragédie de la culture et autres essais, chap. : « Philosophie du paysage », traduction de S. Comille et P. Ivernel, © édit. Rivages, Paris et Marseille, 1988. Héritier de la critique kantienne, mais fortement influencé par Nietzsche, Georg Simmel est l'auteur d'une oeuvre profuse, proche à bien des égards de celle de Dilthey, qui, tout en ayant traité des questions les plus générales -dans le Problème de la philosophie de l'histoire (1892), la Religion (1906), Problèmes fondamentaux de la philosophie (1910), l'Initiation de la vie (1918), etc. - a pour singularité de s'être intéressée à des objets jusque-là peu abordés par la philosophie, comme l'argent ou la ville. Auteur d'une célèbre Sociologie (1908), Simmel s'est aussi intéressé à l'esthétique et il est, dans ce domaine, le premier à avoir proposé une réflexion proprement philosophique sur la notion de paysage, dans un court essai dont les thèses cardinales (le sentiment du paysage comme invention de l'époque moderne; le paysage comme oeuvre d'art « arrachée » au « sentiment unitaire de la grande nature » ; la Stimmung du paysage; etc.) se placent à un niveau élevé d'élaboration théorique. À telle enseigne que en matière de réflexion philosophique « paysagiste », on peut avancer qu'il existe un « avant Simmel » et un « après Simmel ».
PHILOSOPHIE DU PAYSAGE D’innombrables fois, il nous arrive d'aller à travers la nature et de percevoir. avec l'es degrés d'attention les plus divers, arbres et eaux, collines et maisons, et les mille transformations en tous genres de la lumière et des nuages - mais remarquer tel détail, ou même contempler simultanément ceci et cela, ne suffit pas encore à nous donner conscience de voir un « paysage ». Pour en arriver là, il ne faut justement plus que tel